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Les phobies : Quand le cerveau prend le contrôle de nos peurs

mylenemartinhypno

Avoir une phobie, ce n'est pas simplement avoir peur de quelque chose. C'est une réaction incontrôlable du cerveau, qui considère le danger comme réel et imminent, même si l'on sait rationnellement qu’il n’y a aucun risque.


Pourquoi notre cerveau réagit-il ainsi ? Pourquoi "ce n’est pas qu’une question de volonté" ? Et comment peut-on réduire l’impact d’une phobie sur notre vie ?


Dans cet article, nous allons explorer les mécanismes neurologiques des phobies, leur impact sur le quotidien et les solutions possibles.




Pourquoi a-t-on des phobies ? Une question de cerveau, pas de volonté



La peur est une réaction normale du cerveau pour nous protéger. Elle active un circuit bien précis :


1. L’amygdale : C'est le centre de la peur dans notre cerveau. Elle détecte un danger (réel ou non) et déclenche une alerte immédiate.



2. Le cortex préfrontal : C’est la partie du cerveau qui analyse rationnellement la situation. Normalement, il tempère la réaction de l’amygdale.



3. Le système nerveux autonome : Il prépare le corps à fuir ou combattre (accélération du cœur, montée d’adrénaline, tremblements…).



Dans le cas des phobies, l’amygdale prend totalement le contrôle, et le cortex préfrontal n’arrive pas à calmer la réaction. Résultat : la peur devient incontrôlable.



Certaines phobies sont ancestrales (comme la peur des araignées, du vide ou des serpents). Notre cerveau a évolué pour nous protéger de ces dangers.


D’autres sont acquises (suite à un traumatisme, une expérience négative ou un conditionnement).



Dans tous les cas, ce n’est pas un choix ni un manque de volonté : c’est une réaction neurologique automatique.



Vivre avec une phobie : un combat invisible au quotidien


Avoir une phobie peut être extrêmement handicapant. Ce n'est pas juste une peur exagérée, c'est une réponse biologique complète, avec des symptômes physiques intenses :


🔹 Accélération du cœur → Le corps se prépare à fuir.

🔹 Sensation de chaleur ou de froid intense → La circulation sanguine est modifiée.

🔹 Tremblements, sueurs, jambes en coton → Le corps se met en alerte maximale.

🔹 Vertiges, nausées, vision trouble → Le cerveau est saturé d’informations.

🔹 Impossibilité de raisonner → L’amygdale bloque toute réflexion rationnelle.


Ces réactions sont normales dans un vrai danger. Le problème avec une phobie, c’est qu’elles se déclenchent même sans menace réelle.


Exemple : Une personne phobique des ascenseurs sait que l’ascenseur ne va pas la tuer. Mais son cerveau lui envoie un signal d’urgence, comme si elle était face à un prédateur.



Pourquoi dire "c’est rien, arrête d’avoir peur" ne fonctionne pas ?


Les personnes phobiques entendent souvent des phrases comme :


❌ "La petite bête ne mange pas la grosse."

❌ "Arrête d’exagérer, ce n’est pas dangereux."

❌ "Tu devrais juste te forcer, ça passera."


Pourquoi ces phrases sont inefficaces ?


L’amygdale ne comprend pas le raisonnement logique. On ne peut pas "expliquer" à son cerveau que la peur est injustifiée.


Plus on essaie de se raisonner, plus le cerveau s’emballe. C’est comme essayer d’éteindre un feu en soufflant dessus : ça ne fait qu’alimenter la panique.


L’exposition brutale peut aggraver la phobie. Forcer quelqu’un à affronter sa peur sans préparation peut renforcer le traumatisme.



Une approche progressive et adaptée est nécessaire pour désactiver ce réflexe cérébral.



Comment calmer une phobie ? Des solutions exexistent


On peut reprogrammer le cerveau pour réduire une phobie ! Voici quelques approches efficaces :


1️⃣ La désensibilisation progressive


🔹 Exposition progressive et contrôlée au stimulus phobique.

🔹 Permet à l’amygdale de "réapprendre" que la situation n’est pas dangereuse.

🔹 Ex : Regarder une photo d’araignée ➡ Regarder une vidéo ➡ Être en présence d’une araignée (avec accompagnement).


2️⃣ Les techniques de respiration et relaxation


🔹 Respiration profonde pour calmer le système nerveux.

🔹 Relaxation musculaire progressive pour diminuer les tensions.

🔹 Cohérence cardiaque pour ralentir la fréquence cardiaque et sortir de l’état d’alerte.


3️⃣ L’hypnose et la reprogrammation inconsciente


🔹 Travailler avec l’inconscient pour modifier la perception du danger.

🔹 Apaiser la réaction de l’amygdale en reconditionnant la réponse émotionnelle.

🔹 Peut être très efficace pour réduire l’intensité d’une phobie rapidement.


4️⃣ L’EMDR pour les phobies traumatiques


🔹 Utile si la phobie est liée à un traumatisme précis (ex. : peur des chiens après une morsure).

🔹 Permet au cerveau de retraiter l’information et réduire l’émotion associée.



Conclusion : Une phobie n’est pas une fatalité !


Une phobie n’est pas un simple caprice ni un manque de volonté, mais une réaction incontrôlable du cerveau qui perçoit un danger là où il n’y en a pas. Qu’elle soit issue d’un instinct ancestral ou d’une expérience vécue, elle active des mécanismes neurologiques puissants qui rendent la peur irrationnelle et envahissante.


Cependant, il est tout à fait possible de reprogrammer cette réaction et d’apaiser progressivement la peur grâce à des approches adaptées comme la désensibilisation, la relaxation, l’hypnose ou l’EMDR. Avec le bon accompagnement, chacun peut retrouver une vie plus sereine et ne plus laisser sa phobie dicter son quotidien.



Mylène Martin

Hypnothérapeute à Quimper

 
 
 

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