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Appeler au secours : un tabou moderne

Pourquoi demander de l’aide est devenu si difficile ?


Dans une époque où les messages de bienveillance fleurissent sur les réseaux sociaux, où l’on martèle qu’il faut "parler", "oser dire", "ne pas rester seul·e", un paradoxe douloureux persiste : au cœur même de la souffrance, nombreuses sont les personnes qui restent silencieuses. Elles étouffent leurs appels à l’aide, masquent leurs détresses derrière un sourire convenu, et préfèrent s’isoler plutôt que d’imposer leur douleur à autrui.


Pourquoi ce silence, alors que tout invite à l’inverse ? Pourquoi, malgré l’évolution des mentalités, appeler au secours semble encore aujourd’hui un acte honteux, presque tabou ? 


À travers cet article, nous plongeons dans les racines psychologiques, sociales et culturelles de ce blocage invisible, afin de mieux le comprendre — et peut-être, de le briser.



Une société qui valorise l’autonomie, parfois à outrance


Notre culture occidentale a érigé l’autonomie au rang de vertu cardinale. Dès l’enfance, on nous apprend à "faire tout·e seul·e", à ne pas pleurer pour rien, à se relever vite et à ne pas trop dépendre des autres. L’adulte idéal est celui qui gère, qui avance, qui reste debout, même au bord de l’effondrement.


Cette glorification de l’indépendance laisse peu de place à la vulnérabilité. Pire : elle l’associe à un échec personnel. Dans un monde où la performance et le self-control sont valorisés, avouer qu’on a besoin d’aide devient une transgression. Beaucoup craignent alors d’être perçus comme faibles, fragiles, ou incapables.


Résultat : même quand la souffrance est criante, elle est tue. On préfère s’enfermer dans un mutisme douloureux plutôt que de risquer l’humiliation de "ne pas être à la hauteur". Et tant pis si ce silence coûte cher — en santé mentale, en relations abîmées, parfois même en vie


L’angoisse du rejet ou du jugement


Derrière le silence, il y a souvent la peur. Pas une peur spectaculaire, mais une peur sourde, insidieuse, qui prend racine dans l’idée que l’autre pourrait mal réagir. Car demander de l’aide, c’est s’exposer. C’est tendre une part intime de soi, encore fragile, à une réponse incertaine.


Et cette incertitude fait trembler.


"Et si on ne me prenait pas au sérieux ?" , "Et si on se moquait ?" , "Et si on me disait que j’exagère ?"


Ces pensées sabotent l’élan avant même qu’il puisse naître.


Beaucoup ont d’ailleurs déjà vécu ce rejet. Un "tu dramatises", un "ça va passer", un "il y a pire ailleurs", un regard fuyant, un silence gêné. Ces expériences marquent. Elles enseignent que se montrer vulnérable, c’est risquer d’être encore plus seul·e. Alors, à force, on apprend à taire. À ne plus déranger. À souffrir en retrait.


C’est une forme d’autoprotection paradoxale : on préfère garder pour soi une douleur trop lourde plutôt que d’encaisser la blessure supplémentaire de l’indifférence ou de l’incompréhension. Le silence devient un rempart. Une manière de ne pas être encore plus blessé·e que l’on ne l’est déjà.


La difficulté à identifier et verbaliser ses besoins


Demander de l’aide suppose, avant tout, de savoir ce qu’on vit. Et ce n’est pas si simple.

Beaucoup de personnes en souffrance ne parviennent pas à mettre des mots sur leur mal-être. Elles ressentent une fatigue constante, une perte d’envie, des pensées noires... mais sans pouvoir vraiment nommer ce qui ne va pas. Parfois, ce flou est tel qu’on finit par croire qu’on exagère, ou qu’on ne mérite pas de soutien.


À cela s’ajoute un facteur rarement évoqué : on ne nous a pas appris à demander de l’aide. L’éducation émotionnelle est un grand absent de notre parcours. On apprend les maths, les verbes irréguliers, mais pas à dire "j’ai besoin de toi". Dans certaines familles, exprimer un besoin est même sanctionné, ignoré ou moqué. Ces schémas s’incrustent, longtemps.


Et puis il y a la peur de déranger. Dire "je vais mal", c’est prendre de la place. C’est risquer de bouleverser l’équilibre fragile de ses proches. Alors on se tait. Par loyauté. Par discrétion. Par culpabilité.


Mais à force de garder ses besoins sous silence, on se coupe non seulement des autres, mais aussi de soi-même. Et plus on tarde à parler, plus on s’enfonce dans une solitude qui devient une prison.


Les fausses croyances ancrées


À la racine du silence, on trouve aussi des croyances. Souvent inconscientes, parfois héritées de l’enfance ou du discours ambiant, elles s’installent dans l’esprit comme des vérités immuables. Et elles empêchent l’appel à l’aide.


Parmi les plus tenaces :

  • “Je dois être fort·e.”

  • “Je n’ai pas le droit de me plaindre, il y a pire que moi.”

  • “Demander de l’aide, c’est un aveu d’échec.”

  • “Si je parle, ça ne changera rien.”

  • “Les autres ont déjà leurs problèmes, je ne veux pas les embêter.”


Ces pensées ont un pouvoir redoutable : elles sabotent tout réflexe d’auto-bienveillance. Elles transforment la détresse en honte, et la fragilité en faute morale.

Certaines viennent de l’éducation : "pleurer, c’est pour les faibles", "tu n’as pas à te plaindre, tu es en bonne santé", "sois reconnaissant·e pour ce que tu as". D’autres sont des conséquences du regard social, qui valorise la positivité, la productivité, la résilience souriante.


Résultat : on minimise, on rationalise, on enterre.


Et pendant ce temps, la souffrance s’enkyste. Elle devient chronique, invisible, socialement acceptable… jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus.



Le paradoxe : les personnes les plus en souffrance sont souvent les moins entendues


C’est peut-être la plus cruelle des réalités : celles et ceux qui souffrent profondément savent souvent trop bien dissimuler. Ils sourient, plaisantent, disent que “ça va”. Ils prennent soin des autres, donnent l’illusion d’être solides. Et tout le monde les croit.

Pourquoi ? Parce qu’ils ont appris que montrer la douleur n’était pas sûr. Parce que le masque protège. Parce que la façade est plus facile à porter que le regard inquiet ou désintéressé des autres.


Et puis, il y a cette fatigue, cette lassitude… Quand on souffre depuis longtemps, appeler à l’aide devient un effort titanesque. Trouver les mots, oser les dire, espérer une réponse : c’est épuisant. Alors on ne dit plus rien. On attend que ça passe. Ou que quelqu’un remarque.


Mais souvent, personne ne voit.Ou pire : on remarque, mais on ne veut pas voir.

Ce paradoxe crée un cercle vicieux : plus la souffrance est grande, plus elle est invisible. Plus elle est invisible, plus elle s’aggrave. Et au fond, beaucoup de personnes n’attendent pas qu’on les “sauve”, mais simplement qu’on les entende vraiment, sans jugement, sans injonction.


Comment créer un climat qui favorise l’appel à l’aide ?


Le problème ne vient pas uniquement des personnes qui n’osent pas parler. Il vient aussi — et peut-être surtout — du climat social dans lequel elles évoluent. Un climat où la souffrance dérange, où l’écoute est rare, où le mot “fragilité” est encore trop souvent associé à une faiblesse.


Alors, comment créer un environnement où demander de l’aide ne serait plus un acte héroïque, mais un réflexe sain et naturel ?


Cela commence par changer notre posture d’écoute.

  • Écouter sans interrompre.

  • Sans vouloir tout de suite réparer.

  • Sans comparer ni relativiser ("moi aussi j’ai connu pire", "tu verras, ça ira mieux").


    Souvent, ce que l’autre attend, ce n’est pas une solution. C’est une présence.

Cela implique aussi de rassurer, activement : “Tu peux me parler, je suis là”, “Tu ne me déranges pas”, “Ce que tu ressens est légitime”. Ces mots simples peuvent tout changer. Ils ouvrent un espace où la parole peut enfin circuler, sans peur.


Et puis, il faut normaliser la détresse. Dire que ça ne va pas ne devrait pas être un tabou. Nous avons tou·tes des moments de chute. Reconnaître cette humanité commune est le premier pas vers une société plus solidaire.


Créer un climat favorable à l’appel à l’aide, c’est enfin cultiver une culture de l’empathie, de la lenteur, du lien. Là où l’on valorise le courage qu’il y a à tendre la main, plutôt que de glorifier ceux qui souffrent en silence.



Conclusion


Demander de l’aide n’est pas un aveu de faiblesse. C’est un acte de lucidité, de courage, parfois même de survie. C’est dire : “je veux continuer à vivre, mais j’ai besoin de toi pour y parvenir.”


Et si c’est si difficile, ce n’est pas parce que les personnes sont “fragiles”. C’est parce que la société ne leur tend pas toujours la main en retour.


Il est temps de briser ce tabou moderne. D’oser dire “je vais mal”, mais aussi d’apprendre à entendre ces mots sans les fuir. D’honorer la vulnérabilité comme une force. Et de faire de l’entraide un réflexe aussi naturel que de respirer.


Car parfois, un simple “je suis là” peut changer ou sauver une vie !

 
 
 

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