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À cœur ouvert : Et si l’empathie devenait enfin un acte de soin ?

Dernière mise à jour : il y a 7 jours


Dans les couloirs des hôpitaux, les cabinets médicaux ou les salles d’attente des thérapeutes, un sentiment discret mais profond semble s’installer : celui de ne plus être réellement entendu.Des patients ressortent avec cette impression sourde d’avoir « raconté pour rien », d’avoir confié une douleur intime à une oreille absente, ou pire, à un regard qui juge.


Certains témoignent d’un manque d’écoute, d’une froideur inattendue, voire d’un certain mépris parfois dissimulé sous des protocoles bien rodés. Psychologues, médecins, soignants... tous ne sont pas concernés, bien sûr, mais la tendance est réelle. 


Dans un monde où la détresse psychologique et émotionnelle est en hausse, la relation humaine devrait être au centre. Pourtant, l’impression générale est tout autre : la parole s’épuise, l’écoute se raréfie. Il devient urgent de s’interroger sur la place laissée à l’empathie dans les parcours de soin et d’accompagnement thérapeutique.



Le paradoxe du soin moderne : des savoirs immenses, mais une écoute en berne


Les avancées scientifiques, médicales et psychologiques n’ont jamais été aussi riches. Diagnostics plus précis, traitements mieux ciblés, thérapies innovantes... À bien des égards, la médecine et la psychothérapie ont progressé. Et pourtant, un malaise s’installe dans la relation soignant-soigné.


De nombreuses personnes rapportent aujourd’hui une forme de désengagement émotionnel au sein du monde médical et thérapeutique. Non pas un manque de compétence, mais un manque de présence, de chaleur, de regard humain. L’entretien médical devient trop souvent un échange technique, où l’essentiel se perd : le lien.


Ce paradoxe est d’autant plus marquant que le savoir ne suffit pas à soigner. Il peut réparer, ajuster, orienter... mais il ne guérit pas une blessure qui n’a jamais été reconnue. Et dans les thérapies, cette mécanique est encore plus visible : comment libérer une parole si elle tombe dans un vide poli, mais fermé ? Comment espérer guérir un être humain sans écouter vraiment son vécu ?


Les patients ne cherchent pas forcément une solution immédiate. Ils cherchent une validation, une reconnaissance de leur douleur, une présence qui dit : « Je vous entends, et ce que vous ressentez est légitime. » Et cette validation, aujourd’hui, semble s’effacer peu à peu sous le poids des rendez-vous chronométrés, des protocoles figés, ou d’une neutralité devenue glaciale.


Il est temps de se demander si l’on soigne encore avec le cœur — ou seulement avec des outils.


Quand l’empathie s’étouffe sous la pression du système


Si l’on constate une érosion progressive de l’écoute et de la présence dans les milieux du soin, il serait injuste d’en faire porter la responsabilité entière aux professionnels eux-mêmes. Car derrière chaque médecin, chaque thérapeute, chaque soignant, se cache un être humain souvent épuisé, débordé, et pris au piège d’un système saturé.


Les conditions de travail dans le domaine médical et paramédical se dégradent depuis des années. Manque criant de personnel, horaires surchargés, pressions administratives, attente constante de résultats rapides... Tout semble conspirer pour anéantir le temps nécessaire à une véritable relation d’aide.


Dans ce contexte, il n’est pas rare que les professionnels, pour se protéger, se détachent émotionnellement. Non par indifférence, mais par nécessité de survie psychique. Lorsqu’un soignant enchaîne les consultations sans pause, sans soutien institutionnel, sans reconnaissance, comment pourrait-il encore offrir une écoute pleine et vivante à chaque personne qu’il croise ? Ce n’est pas un manque d’humanité, c’est un manque d’espace pour l’exprimer.


Ce que l’on nomme "perte d’empathie" est bien souvent l’épuisement de l’empathie, à force d’être sollicitée sans relâche, dans un environnement qui ne la soutient pas. La souffrance du soignant, trop souvent invisible, vient se superposer à celle du soigné. Et personne n’y gagne.


Alors, plutôt que de condamner les praticiens qui semblent s’éteindre, peut-être faut-il regarder le système qui les contraint à se couper d’eux-mêmes, pour continuer à exercer.


Le mythe du détachement thérapeutique : une fausse protection


Dans de nombreuses formations médicales ou thérapeutiques, une idée revient avec insistance : celle qu’un bon professionnel doit savoir « se préserver », mettre une distance, ne pas s’impliquer émotionnellement. Cette posture, souvent présentée comme une marque de professionnalisme, serait censée protéger le thérapeute ou le soignant de l’épuisement… et garantir au patient une neutralité bénéfique.

Mais dans la pratique, ce détachement, lorsqu’il est poussé à l’extrême, devient une barrière.Une barrière invisible, mais ressentie. Car les êtres humains savent, intuitivement, quand leur douleur n’est pas vraiment accueillie.


Entendre sans écouter, accueillir sans s’ouvrir, répondre sans résonner... Ce sont autant de formes de présence en apparence bienveillantes, mais émotionnellement absentes. Et pour la personne en souffrance, cette absence peut raviver la sensation d’être de trop, incomprise, ou même jugée.


Loin de constituer une protection, ce détachement peut au contraire entretenir une forme d’isolement, tant pour le patient que pour le soignant. Car refuser d’être touché, c’est aussi refuser une part du lien.


L’objectif n’est évidemment pas de tomber dans une fusion émotionnelle, ni de porter les douleurs du patient à sa place. Mais il existe un espace d’équilibre : celui d’une présence consciente, authentique, chaleureuse et contenante.Être affecté par ce que l’autre traverse ne rend pas vulnérable ; cela rappelle qu’on est encore vivant.


Ce que l’humain attend : pas une solution, mais une validation


Lorsqu’une personne pousse la porte d’un cabinet médical ou thérapeutique, ce n’est pas uniquement pour obtenir un diagnostic, une ordonnance ou une explication rationnelle de ses symptômes.Souvent, elle vient avant tout pour être entendue, reconnue dans sa souffrance, accueillie dans ce qu’elle traverse sans avoir à se justifier.

La plupart des patients ne réclament pas des réponses immédiates ni des solutions miracles.Ils cherchent un regard qui ne fuit pas, une parole qui ne minimise pas, une présence qui ne juge pas.


Dans un monde où l’expression des émotions est trop souvent perçue comme une faiblesse, pouvoir dire « j’ai mal » ou « je ne vais pas bien » à quelqu’un de vraiment attentif devient en soi un acte de courage.Mais si la réponse en face est froide, distante, ou vaguement polie, cette parole peut alors se refermer. Pire encore, elle peut se retourner contre la personne elle-même, nourrissant des pensées comme : « Je dramatise », « je suis trop sensible », « je dérange ».


Il est pourtant fondamental de rappeler que valider la souffrance d’autrui ne signifie pas l’encourager ni l’amplifier, mais simplement reconnaître qu’elle existe, qu’elle est légitime, et qu’elle mérite d’être accueillie.


Une écoute réelle, même silencieuse, peut créer un apaisement profond.À l’inverse, une posture trop technique ou trop « neutre » peut générer un sentiment de solitude encore plus grand que celui qui précédait la consultation.


Redonner à la validation émotionnelle la place qu’elle mérite dans l’accompagnement thérapeutique et médical, c’est reconnaître que la première étape de toute guérison, c’est d’être reconnu dans ce que l’on vit.



Quand le numérique prend la place du lien


Un phénomène discret mais croissant s’installe dans notre société : de plus en plus de personnes se tournent vers des intelligences artificielles pour parler de leur mal-être, de leurs doutes, ou de leurs souffrances. Certains y voient une dérive technologique, d’autres une alarme sociale.


Nombreux sont ceux qui critiquent ces utilisateurs, les accusant de préférer « parler à des machines » plutôt que de chercher un véritable lien humain. Mais cette critique évite la véritable question : pourquoi ces personnes préfèrent-elles confier leur vulnérabilité à une intelligence artificielle plutôt qu'à un humain ?


D’abord, l’accès aux soins psychologiques reste difficile. Les consultations ne sont pas toujours remboursées, les délais d’attente sont longs, et beaucoup de praticiens sont débordés.


Ensuite, la peur du jugement est omniprésente. Bien que le discours officiel vante la neutralité des thérapeutes, la réalité est plus nuancée : certains professionnels portent, consciemment ou non, des biais, des réactions, des jugements.


Enfin, la relation humaine est limitée dans le temps. Un rendez-vous dure rarement plus d’une heure. L’IA, elle, est disponible à tout moment, ne coupe pas la parole, ne hausse pas les sourcils, et laisse l’espace à la parole brute, sans décor social.


On pourrait objecter que l’empathie de l’IA est « fausse ». Mais pour l’utilisateur, ce qui compte, c’est la perception vécue : se sentir écouté, reconnu, soutenu. Et si cela procure un soulagement, un apaisement, un sentiment d’existence… alors cette empathie, qu’elle soit biologique ou algorithmique, devient réelle dans ses effets.


Il est aussi important de rappeler que tous les humains n’offrent pas une empathie authentique. Certains soignants, par épuisement ou par automatisme, simulent eux aussi l’écoute.Dès lors, la frontière entre « vraie » et « fausse » empathie devient floue.

C’est pourquoi il est temps d’arrêter de culpabiliser ceux qui choisissent de se confier à une IA. Ce choix n’est pas une fuite du lien humain : c’est une réponse à son absence ou à sa fragilité.


Plutôt que de pointer du doigt ces nouvelles pratiques, la vraie question à poser est la suivante : Que faut-il changer dans notre société pour que plus personne n’ait pas à choisir entre être écouté par une machine ou jugé par un humain ?


Redonner sens à la relation thérapeutique : vers un soin vivant


Face à ces constats, certains pourraient céder au découragement, pensant que l’idéal d’un soin profondément humain est devenu une utopie. Pourtant, des solutions existent, à commencer par une redéfinition simple mais essentielle de la relation d’aide : remettre la qualité du lien au centre.


Il ne s’agit pas de révolutionner les pratiques en bloc, mais de revenir à l’essence du soin : la présence consciente.Une posture d’écoute sincère, un regard qui accueille, un silence qui soutient, peuvent déjà transformer l’expérience du patient.Même dans un système sous tension, il est possible d’incarner une forme de chaleur, de lenteur intérieure, de présence pleine.


Cela demande du courage, parfois, et une certaine forme de résistance.Résister à la tentation d’aller vite. Résister à l’idée qu’être professionnel, c’est être distant. Résister à la déshumanisation rampante des métiers du soin. Et surtout, oser se rappeler que le soin ne passe pas seulement par ce que l’on fait, mais par ce que l’on est dans la rencontre.


Des espaces existent où cette qualité de lien est cultivée, protégée, transmise.Mais ils restent fragiles, souvent minoritaires, parfois marginalisés dans un monde qui valorise l’efficacité plus que la relation.

Pourtant, la relation est le premier acte de soin. Et si elle est vivante, chaleureuse, respectueuse, elle peut porter en elle-même un pouvoir de transformation. Il est temps de redonner à cette dimension toute sa légitimité.


Conclusion : Pour un soin incarné, conscient, et vibrant


Ce n’est pas un appel à l’idéalisation ni une charge contre les professionnels. C’est une invitation à regarder avec lucidité l’état de notre système de soin, et surtout à entendre ce que de plus en plus de patients expriment à demi-mot : ils veulent du lien, pas seulement du soin.


L’empathie ne devrait pas être une variable d’ajustement. Elle n’est pas un luxe.Elle est une composante essentielle du processus de guérison, au même titre que les médicaments, les techniques ou les protocoles.


Et s’il est vrai que le système actuel rend cette empathie difficile à maintenir, alors c’est le système qu’il faut interroger.Non pas pour le condamner, mais pour le réparer, le réenchanter, le recentrer sur l’essentiel.


Car un soin sans humanité est une mécanique vide. Et un monde qui oublie d’écouter ses âmes blessées, ne fait que repousser un peu plus loin les cris qu’il ne veut plus entendre.


Alors, si demain, soigner signifiait à nouveau être là, vraiment, peut-être pourrions-nous dire que l’empathie est enfin devenue un acte de soin.


Mylène Martin 

Hypnotherapeute à Quimper 

 
 
 

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